Naviguez dans l'univers

Naviguer dans l'univers


Dysmorphophobie : quel est ce trouble où l’imperfection du corps devient une obsession ?

Dysmorphophobie : quel est ce trouble où l’imperfection du corps devient une obsession ?
Getty

Au-delà du simple complexe, certains individus se focalisent sur un ou plusieurs parties de leur physique, obnubilés par des “défauts” que personne ne voit. C’est la dysmorphophobie, trouble psychologique qui concernerait 1 à 3% de la population*.

La dysmorphophobie est une obsession pathologique de l’apparence. L’individu touché est focalisé sur un défaut qui peut concerner n’importe quelle zone de son corps. Ce qui tourne à l’obsession engendre de la souffrance psychologique, une perte de confiance en soi, et de la honte.

Les personnes concernées sont convaincues d’avoir un véritable problème physique. Or, il s’agit d’une distorsion de l’image qu’elles ont de leurs corps. Le problème ne se situe donc pas au niveau de l’aspect esthétique en soi mais de la « photo » mentale du corps. À la différence du complexe, la personne touchée par dysmorphophobie est très affectée par le défaut qu’elle voit et craint énormément d’être critiqué et d’être rejeté. C’est un mal-être profond qu’il faut traiter psychologiquement et non physiquement.

Dysmorphophobie : comment reconnaître les symptômes ?

Le patient ne se focalise plus que sur la ou les zones de son corps ou de son visage qui lui déplaisent, telles que son nez, ses cheveux, ses fesses ou encore son sourire. Il souhaite cacher le défaut, jusqu’à se cacher lui-même, se compare négativement avec les autres, se sent constamment en insécurité.

L’individu a également tendance à aller voir un médecin, dermatologue, par exemple, mais aussi un chirurgien esthétique plutôt qu’un psychologue. Il est persuadé que son “anomalie” physique est importante, que tout le monde la voit et qu’il faut remédier au problème. Par ailleurs, le trouble peut toucher tout le monde : les enfants, les adolescents, mais aussi les hommes et les femmes. On estime 1 à 3 % de la population touchée par la dysmorphophobie.

Dysmorphophobie : quelles sont les différentes causes possibles ?

Pour le moment, aucune étude scientifique n’a pu établir les causes exactes de ce trouble. Cependant, certains spécialistes ont découvert des anomalies au niveau de plusieurs zones du cerveau, notamment celles qui sont responsables de la perception visuelle. Les personnes concernées auraient alors plus tendance à regarder dans les détails et partiellement leur propre physique et celui des autres.

Il pourrait y avoir également une anomalie au niveau du traitement de la reconnaissance de l’émotion de l’autre : lorsque les personnes regardent un visage neutre, elles ont tendance à percevoir du mépris et du jugement. Elles se sentent ainsi menacées facilement, s’isolent et ont du mal à construire des relations affectives avec autrui.

Si les réseaux sociaux n’augmentent pas les cas de dysmorphophobie, ils accroissent l’insatisfaction liée à notre propre physique. Avec les partages de photos de femmes et d’hommes taille “mannequin”, les internautes ont tendance à se comparer plus facilement, et à vouloir rentrer dans des normes qui ne reflètent pas la réalité.

Comment traiter la dysmorphophobie ?

Il est recommandé d’en parler, voire de consulter si la personne souffre. Un psychiatre ou un psychologue spécialisé écoutera et permettra de redonner confiance au patient. Par ailleurs, pratiquer une activité physique peut-être une solution pour atténuer le trouble. Mais il faut vouloir faire du sport dans le but de se détendre et d’exprimer ses émotions, et non pour “effacer” le défaut en question. Autre conseil : lors d’un passage devant la glace, on peut regarder son reflet avec du recul, comme si l’on regardait un ami, par exemple, dans le but de se traiter d’une manière plus indulgente.

Le recours à la chirurgie esthétique n’est pas une solution, car elle peut aggraver certains cas. Si le patient n’est pas au courant qu’il souffre psychologiquement, il se trouvera toujours un défaut physique : après une rhinoplastie, il complexera sur une autre partie du corps. Avant d’entreprendre une opération, il faut prendre conscience du trouble.

*Merci à Caline Majdalani, psychologue à Paris et auteure du livre Traiter la dysmorphophobie: L'obsession de l’apparence.

À lire aussi :

Confiance en soi : 8 trucs pour apprendre à s’aimer soi-même

Témoignages : ces petits complexes qui nous gâchent la vie

Body positive : les conseils des Instagrameuses pour (enfin) aimer son corps